Manifest

Nous refusons une société où l’égalité n’est qu’un mot creux, prononcé à l’heure des discours, mais jamais incarné.
Nous refusons une liberté réduite à consommer, à boire des bières entre semblables, à faire la fête dans l’insouciance de ceux qui n’ont jamais interrogé leurs privilèges.

La convergence des cultures n’est pas un folklore à mettre en vitrine,
ni une parade bienveillante pour apaiser les consciences.

La convergence des cultures est une nécessité politique.
Elle est l’alliance des vécus, des luttes, des résistances.
Elle est l’écoute des douleurs que l’histoire officielle a voulu taire.
Elle est la confrontation courageuse aux récits dominants.

Nous affirmons que l’unité ne se construit pas dans le confort,
mais dans l’inconfort fertile de la remise en question.
Elle exige de plonger les mains dans la mémoire,
de toucher les plaies,
de comprendre ce qui fait mal et pourquoi.

La convergence des cultures,
c’est prendre une position.
C’est reconnaître que la justice ne peut exister sans réparation,
que la dignité ne peut se décréter sans écoute ni partage.

Elle n’est pas un événement. Elle est un engagement.
Elle appelle à désapprendre, à réapprendre, à co-construire.

Nous ne voulons pas d’une coexistence polie.
Nous voulons une solidarité vivante, rugueuse, puissante.
Une fraternité qui ne gomme pas les différences, mais les honore.
Une société qui ne rassemble pas pour oublier, mais pour se souvenir.

Ce manifeste est un appel.
Un appel à celles et ceux qui refusent le mensonge tranquille.
Un appel à celles et ceux qui savent que les vrais changements
naissent de la vérité, même inconfortable.

Nous ne cherchons pas l’unité dans la surface,
mais dans la profondeur des luttes partagées.